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Journal de Saône-et-Loire : LE CREUSOT PATRIMOINE INDUSTRIEL 12 décembre 1984 La fin de Creusot-Loire

Manifestation au Creusot le 6 septembre 1984. Si le site de la ville dégageait des bénéfices, le groupe Creusot-Loire a été liquidé le 12 décembre 1984. Plus de 30 ans plus tard, la commune compte toujours beaucoup d’usines et 31 % de l’emploi est industriel.  Collection ACADÉMIE FRANÇOIS-BOURDON

Manifestation au Creusot le 6 septembre 1984. Si le site de la ville dégageait des bénéfices, le groupe Creusot-Loire a été liquidé le 12 décembre 1984. Plus de 30 ans plus tard, la commune compte toujours beaucoup d’usines et 31 % de l’emploi est industriel. Collection ACADÉMIE FRANÇOIS-BOURDON

 

Le choc est violent. Le 26 mai 1983, au comité central d’entreprise de Creusot-Loire, Didier Pineau-Valencienne, PDG du groupe et PDG du groupe Schneider SA, annonce aux représentants des syndicats que Creusot-Loire est « virtuellement en faillite ». Le 27 mai 1983, Didier Pineau-Valencienne informe le Premier Ministre socialiste, Pierre Mauroy, de « l’extrême gravité de la situation de Creusot-Loire dont la survie même est immédiatement en cause ». Le 28 juin 1984, Didier Pineau-Valencienne dépose le bilan de la société auprès du tribunal de commerce de Paris, qui décide immédiatement sa mise en règlement judiciaire. Le 12 décembre 1984, le tribunal de commerce de Paris prononce la liquidation judiciaire du groupe Creusot-Loire.

Le site est rentable

Fleurons de ce groupe industriel, les usines du Creusot sont dans la tourmente. Pour la population, où des générations d’ouvriers se sont succédé depuis 1837 au sein des usines Schneider, la situation est terrible. Mais très vite elle acquiert une conviction : Le Creusot n’est pas Creusot-Loire. Le site est rentable, comme le déclare Georges Charnet, alors président du comité des directeurs des établissements du Creusot : « De 1978 à 1983, il a dégagé 340 millions de francs de résultats nets malgré les pertes de 400 millions de la sidérurgie. Il constitue un ensemble rentable dans une société en difficulté… À condition de poursuivre les mêmes activités. »

Aujourd’hui, plus de 30 ans après la liquidation de Creusot-Loire, un constat s’impose : Le Creusot est restée une ville industrielle de premier plan.

Plus de 31 % de l’emploi total est industriel

Ici, plus de 31 % de l’emploi total est industriel, essentiellement dans la métallurgie et les constructions mécaniques, ce qui représente plus de 3 500 emplois (Source Institut national de la statistique et des études économiques). Pour rappel, l’emploi industriel en France représente 12,6 %. Autre particularisme, l’industrie creusotine s’est fortement diversifiée passant de la mono-entreprise à la pluralité avec les établissements d’Alstom-Transport, d’Areva NP, de BSE Electronic, d’Haulotte, d’Industeel-France, de NFM technologies, de Safran, de Thermodyn… Tous ces établissements bénéficient d’une politique de recherche et de développement importante qui permet aux technologies et méthodes de fabrication d’évoluer et par conséquent de maintenir le niveau d’excellence qui caractérise l’industrie creusotine.

Note Prochain article : Lecture des paysages industriels du Creusot – la plaine des Riaux.

Ivan Kharaba (CLP)