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BSE Electronic, ardent défenseur d’une filière d’objets connectés made in France

TRACES ECRITES NEWS – ELECTRONIQUE/BOURGOGNE – Publié par Christiane Perruchot, le 01 juin 2015

Le sous-traitant de cartes et équipements électroniques implanté au Creusot (Saône-et-Loire) veut prouver la viabilité d’une filière d’objets connectés made in France.

Un partenariat avec le fabricant de logiciels nantais IS2T lui apporte l’interface qui lui manquait pour réaliser des objets connectés concurrentiels.


Pour les petites séries, le travail de pose des composants électroniques reste à dominante manuelle.

BSE Electronic, sous-traitant de cartes et équipements électroniques au Creusot (Saône-et-Loire), vient de conclure un partenariat avec l’éditeur de logiciels embarqués, IS2T à Nantes. Ce dernier a conçu une plateforme logicielle qui permet aux fabricants d’appareils connectés, de développer des applications à coût moindre.

« La rapidité de développement des usages apportée par le logiciel permet d’accélérer la mise sur le marché du produit, et le coût de la chaîne de production – de la conception à la fabrication de l’objet – est divisé par deux », assure Fred Rivard, P-DG d’IS2T.

Déjà expérimenté occasionnellement sur certains contrats, ce partenariat renforce les convictions de Marc Balussaud, le P-DG de BSE Electronic. L’éditeur de logiciels apporte l’interface qui lui manquait pour réaliser des objets connectés concurrentiels.

« Nous avons déjà quelques beaux dossiers à l’étude, notamment dans le secteur médical », affirme Marc Balussaud. « Nous voulons prouver la viabilité d’une filière électronique en France, en particulier pour les objets connectés, aujourd’hui essentiellement fabriqués en Asie. »

Fabricant du casque audio 3D

 

Cet avocat du made in France l’a déjà en partie prouvé. L’an dernier, il a convaincu la société Unowhy de maintenir le marché de la tablette numérique culinaire Qooq en France.

Aujourd’hui, il remporte le contrat du casque audio 3D qui a fait le buzz au dernier salon de la high tech de Las Vegas, le CES. Les premières séries viennent de démarrer sur la chaîne automatisée que la PME a récemment acquise pour 2 millions d’€.

Rien ne rend son dirigeant plus fier que d’avoir réussi à rapatrier une fabrication de Chine, celle du système de téléassistance baptisé Qeasy du groupe Legrand. « Nous avons entièrement repensé le process de façon à réduire la part de la main d’œuvre de 35% à 2% », explique Marc Balussaud.


Installation des bandes de composants pour la ligne automatisée de pose des composants, de haute capacité.

 

Du coup, assure t-il, « les écarts de prix avec l’Asie ne sont plus aussi importants pour les séries inférieures à 100 000 pièces et dégagent une valeur ajoutée ; au-delà, c’est une autre histoire, il est sûr que nous ne ferons jamais, au grand jamais, d’IPhone ! ».

Le chef d’entreprise s’appuie sur une équipe d’une quinzaine d’ingénieurs et techniciens pour se positionner clairement sur le marché des objets connectés. Sa dernière innovation est un processeur embarqué, pas plus gros d’une carte de visite configurable au plus près des besoins des clients.

BSE Electronic affiche une belle croissance : + 12% de chiffre d’affaires en 2013, + 17% en 2014 et ce n’est pas fini : « Notre objectif est de doubler en cinq ans le chiffre d’affaires qui s’est élevé à 15,7 millions d’€ l’an dernier », affirme le dirigeant.

La ligne de fabrication automatisée d’une capacité de 8 millions de composants par an lui en donne la possibilité. Ainsi que les derniers investissements réalisés : une machine de contrôle aux rayons X, un robot de vernissage et une machine de mesures de contamination ionique.

Du cahier des charges à la logistique


Contrôle des cartes électroniques aux rayons X.

La PME parie aussi sur son positionnement, qui a évolué du simple fabricant de cartes électroniques à la réalisation de produits finis, depuis l’élaboration du cahier des charges et du prototype, jusqu’à la logistique. Ils représentent d’ailleurs maintenant 70 à 80% du chiffre d’affaires et la moitié du volume de production (100 à 150 000 pièces par an).
Cette réussite relève aussi de ce que le P-DG nomme « un écosystème », un ensemble de fournisseurs avec lesquels il entretient des relations d’affaires privilégiées, parmi lesquels figurent désormais IS2T. « En plus de faire du business, ces collaborations permettent de nous tenir informés mutuellement des évolutions technologiques et commerciales qui avancent très vite dans ce secteur ».
Ce défenseur d’une filière électronique en France doit cependant se résoudre à maintenir une filiale (avec une participation minoritaire) en Tunisie. Dotée de 4 lignes de composants montés en surface (CMS), elle assure 25% du chiffre d’affaires de BSE, pour des contrats à moindre valeur ajoutée. Il dispose aussi de deux bureaux commerciaux à Shenzhen et à Hong Kong.


La dernière innovation de BSE Electronic est un processeur embarqué, pas plus gros d’une carte de visite.

Qui est Marc Balussaud ?
BSE Electronic a été son premier employeur à la sortie de ses études d’ingénieur à l’Insa de Lyon, comme responsable qualité.
Après quatre années, il part chez Valéo comme directeur qualité, mais revient en 1998 chez BSE comme directeur général. Il en devient le P-DG courant 2011.