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Article JSL : « Benoît Hamon fait campagne en vert et (presque) contre tous »

Benoît Hamon est au plus mal dans les sondages, mais vendredi au Creusot il a tenté de défendre sa vision de l’industrie et de la transition énergétique.  Photo Gilles DUFOUR
Benoît Hamon est au plus mal dans les sondages, mais vendredi au Creusot il a tenté de défendre sa vision de l’industrie et de la transition énergétique. Photo Gilles DUFOUR
 

À quoi sert un déplacement de campagne ? D’abord à offrir des symboles aux caméras. Le Creusot, ville ouvrière par excellence, avait donc été choisie par les équipes de campagne de Benoît Hamon pour dire l’intérêt du socialiste à l’industrie française. Le candidat à la présidentielle, soutenu par Europe Écologie Les Verts, voulait aussi s’afficher comme le plus écolo des prétendants en lice. Lui qui propose la sortie du nucléaire aurait voulu proposer une image forte en visitant l’usine Areva de Saint-Marcel. Mais l’entreprise a finalement refusé d’ouvrir ses portes au socialiste.

Après un passage chez BSE Electronic, pépite du “Made in France”, Benoît Hamon s’est donc rabattu sur l’usine FrancÉole, qui produit au Creusot des mats d’éoliennes. Il a aussi rencontré, à huis clos, des représentants syndicaux d’Areva et d’Industeel. « Ça prouve qu’il ne fuit pas, qu’il n’a pas peur de s’expliquer même face à ceux qui ne viennent pas pour l’applaudir », se félicitaient, vendredi, l’eurodéputé et ancien syndicaliste Édouard Martin.

L’autre image que voulait présenter à la presse l’actuel 5e homme des sondages, c’est la photographie d’une famille socialiste unie derrière son candidat légitime. Ont donc répondu à l’invitation : Arnaud Montebourg (candidat à la primaire), Christophe Sirugue (secrétaire d’État à l’Industrie), les trois parlementaires socialistes de Saône-et-Loire et David Marti, le maire du Creusot (qui soutenait Manuel Valls lors de la primaire). Les écologistes, comme François Lotteau, étaient, eux aussi, présents. « Je vous rappelle que c’est aussi notre campagne », soulignait ce dernier.

Soutien à géométrie variable

Mais malgré ce casting de famille recomposée, la réalité était moins rose. Arnaud Montebourg a plus que traîné les pieds ( lire par ailleurs ) alors que Christophe Sirugue s’est contenté d’une présence polie. Quant au maire du Creusot, il répétait à qui voulait l’entendre : « Même si je soutiens globalement sa candidature, je ne suis pas du tout d’accord avec les positions de Benoît Hamon sur la question du nucléaire. » La matinée du candidat au Creusot s’est donc déroulée dans une atmosphère étrange. Le candidat lui-même affichait souvent un visage fermé. Pour se remonter le moral, le socialiste a toutefois pu profiter de l’accueil que lui ont réservé les militants au Creusot. Le gagnant de la primaire a été accueilli salle Guynemer par de vifs applaudissements et s’est vu proposer de nombreux selfies. Assez pour faire battre le cœur de la gauche et la maintenir en vie ?

Benoit Montaggioni